On s'est laissé laisser pour mort
le coeur ne bat plus que pour animer les jambes et les coudes
l'été s'en fiche il cuit il brûle
on est solitaire plombé mou et liquide
rien d'autre à faire qu'à se haïr
à scruter chaque coin chaque image chaque marque
chaque photo comme une cicatrice
on souffle on suffoque près du gouffre
où on glisserait tranquillement
hier juste avant le souffle
arraisonnait le dedans et l'ailleurs
les promesses l'avenir
il s'est évanoui et on est soi sans l'autre
petite flamme fragile promise morte
au premier ciel d'automne
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