dimanche 7 août 2011

On s'est laissé laisser pour mort
le coeur ne bat plus que pour animer les jambes et les coudes
l'été s'en fiche il cuit il brûle
on est solitaire plombé mou et liquide
rien d'autre à faire qu'à se haïr
à scruter chaque coin chaque image chaque marque
chaque photo comme une cicatrice
on souffle on suffoque près du gouffre
où on glisserait tranquillement
hier juste avant le souffle
arraisonnait le dedans et l'ailleurs
les promesses l'avenir
il s'est évanoui et on est soi sans l'autre
petite flamme fragile promise morte
au premier ciel d'automne
j'appartiens
à quelqu'un
ce quelqu'un
qui est loin
est-il toi?
je pense que
je ne veux pas
qu'on m'aide
à le supporter
je veux seulement
te rejoindre
j'ai la chance
pourtant
d'habiter
le même ensemble
que mon amour
pourquoi accepter
ton absence?
pourquoi
me laisserais-je
ignorer
ce qui bat
sous ma peau?
j'essaie
de chercher
à comprendre
je pense
à elle
perdue et isolée
abandonnée perdue
je rêve je veux
je vois
le jour où
les mains dans la terre
nous respirerons
nos vies