samedi 28 août 2010

encore

Il fait des coquineries, je le vois.
Il ne joue, ne joue, ne joue. Que ça.
C'est un espiègle avec grimaces et visage déformé.
Il réussit à me surprendre et me faire peur.
Il grandit à vue d'oeil, le bougre!
Il bouge.
Tout le temps.

mon frère l'insupportable

Et lui, l'autre, toujours à hurler,
à crier, à rire, à secouer tels cocotiers
ses compagnons que malheureusement
nous sommes
il brille, comme un projecteur au théâtre
et même quand la servante est mise,
il continue sa nuit.
Blanche.

août 2001

Voilà mon aimant
là en face de moi
vêtue de noir
resplendissante
peau
de lait
sourire
irrésistible
classe tous risques
faite
pour moi

hiver 97

bouclés courts doux sans doute
je regrette encore sa jolie tête de piaf
c'est en elle que j'ai passé cet hiver-là
à côté de son rire éclatant et de ses yeux de mer
de Bretonne salée et poivrée et piquante
à boire des  canons  et des  litres
sous les drapeaux du  foot qui dansent
ici infiniment
à  Marseille
Il a tatoué les larmes sur son visage, il a baissé la tête et ses sourcils le plaignaient aussi,
son corps le regardait comme nous du dehors tellement il était triste;
on ne pouvait rien faire pour lui. 
Personne.
Des textos, des parapluies, des bonheurs oubliés,
des avenirs d'espérance, des films, des petits Jésus
en culottes courtes, des roses sûrement, des contre-jours,
des feuilles d'arbres, des branches qui bougent
et ce vent
qui nous pousse qui nous pousse qui nous fait
se toucher

badminton

Je ne comprends pas le japonais, ni le chinois
ça n'est pas très grave
le bruit du vent et le papier alu
sont partout les mêmes
ça et un vieux rock n'roll
et hurler
c'est un peu d'air et de vie
qui fait du bien

routine

J'habite dans mon canapé
je me sers des vodka-ananas du frigo
sincèrement je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre

vendredi 27 août 2010

fin août année zéro

je n'envisage la vie que l'été
roulant à mort
calés au fond d'une mini-moke
en route pour se baigner, se noyer
dans les olives de l'apéro
au goût salé des filles se mêle
celui du pastis dans nos gorges
les étoiles me filent au dessus,
je rêve allongé par terre
je n'envisage que vivre en tongs,
en short, en espadrilles
alangui, immobile, hébété de Provence
et  tout le reste autour
qui crie et qui suffoque,
je coule au fond de l'eau
je me noie je m'en moque